Les dernières données publiées par le gestionnaire du réseau électrique français Enedis montrent qu'en 2023, la capacité photovoltaïque nouvellement installée en France sera d'environ 3,14 GW, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2022, établissant un nouveau record. Fin 2023, la capacité installée cumulée de production d’électricité photovoltaïque en France dépassera 17 GW.
Cependant, les performances de la France en matière de développement du photovoltaïque semblent impressionnantes, mais elle reste à la traîne par rapport à d'autres pays européens comme l'Allemagne. Parce que la France n’a pas atteint ses objectifs en matière d’énergies renouvelables en 2020 et que le gouvernement français n’a pris aucune mesure corrective, elle pourrait actuellement se voir imposer des sanctions économiques de la part de l’UE. Il convient de noter que dans ce contexte, la France, d'une part, a annoncé qu'elle accélérerait son soutien au développement de l'industrie photovoltaïque et a adopté des politiques favorables ; d'autre part, il a exclu les énergies renouvelables du dernier projet de loi sur l'énergie et n'a même pas fixé d'objectif précis en matière d'installation, ce qui donne lieu à des incertitudes quant au développement futur des énergies renouvelables.
La capacité installée atteint un nouveau sommet
Les objectifs de développement sont constamment mis à jour
Selon les données d'Enedis, au quatrième trimestre 2023, la capacité de production d'énergie photovoltaïque nouvellement installée en France était de 921 MW. La demande pendant la haute saison traditionnelle est restée forte, ce qui a entraîné une augmentation significative de la capacité photovoltaïque totale nouvellement installée en France l'année dernière. Dans le même temps, Enedis a révélé que les données actuellement annoncées ne sont pas définitives et que les données réelles devraient être plus élevées.
Daniel Boulle, président de l'Association française de l'énergie solaire, a déclaré : « Nous prévoyons raisonnablement qu'en 2024, l'ampleur des nouvelles installations de production d'énergie photovoltaïque en France s'étendra encore à plus de 4 GW et que les performances de l'industrie photovoltaïque continueront à croître. être consolidé. »
Cependant, selon le média professionnel Recharge, les succès de développement de l'industrie photovoltaïque française ne valent pas la peine d'être vantés. La France reste encore à la traîne des autres pays européens en matière de promotion des énergies renouvelables. Dans le cadre de l’objectif de neutralité carbone de l’UE, la France est confrontée à une pression accrue pour développer les énergies renouvelables. En 2022, la France a proposé que la capacité installée cumulée de production d’énergie photovoltaïque atteigne 20 gigawatts d’ici 2026. À cette époque, les calculs montraient que pour atteindre cet objectif, la France aurait besoin de déployer environ 2 gigawatts d’énergie photovoltaïque chaque année.
Cependant, l'année dernière, la France a actualisé ses objectifs de développement du photovoltaïque : d'ici 2030, la capacité cumulée installée de production d'électricité photovoltaïque atteindra 60 GW, soit une augmentation de 20 GW par rapport à l'objectif de 40 GW proposé en 2019. En outre, la France a également proposé qu'en En 2050, la capacité installée cumulée de production d’énergie photovoltaïque atteindra 100 GW.
L'amélioration continue des objectifs des installations photovoltaïques met en avant des exigences plus élevées pour le développement de la filière photovoltaïque française. Pour atteindre l’objectif 2030, la France doit déployer plus de 6 GW de photovoltaïque chaque année ; pour atteindre l’objectif 2050, la France doit déployer plus de 3 GW de photovoltaïque chaque année.
La proportion est faible
Plan pour augmenter le volume des enchères de projets
Le photovoltaïque domestique a toujours été le pilier des installations photovoltaïques françaises. Le rapport d'Enedis souligne qu'en 2023, la nouvelle capacité installée de production d'électricité photovoltaïque en France a atteint un nouveau record, tirée principalement par le photovoltaïque domestique. L'ampleur de l'énergie photovoltaïque domestique nouvellement installée a atteint 2,26 GW, soit le double d'une année sur l'autre.
Afin de promouvoir davantage la demande d'installations photovoltaïques, la France a lancé plusieurs politiques de soutien. Par exemple, la mise en place de tarifs de rachat pour le photovoltaïque domestique permet la vente d’énergie photovoltaïque au réseau. Par ailleurs, afin de continuer à stimuler l'enthousiasme des utilisateurs pour l'installation du photovoltaïque domestique et d'augmenter la puissance excédentaire du réseau électrique, des subventions sont également directement accordées à l'électricité installée pour le photovoltaïque domestique. À l’origine, seuls les projets photovoltaïques domestiques d’une puissance installée inférieure à 100 kilowatts pouvaient bénéficier de subventions. À partir d’octobre 2022, le gouvernement français augmentera la limite de capacité à 500 kilowatts.
En outre, le gouvernement français espère également promouvoir davantage la mise en œuvre de projets de production d’énergie photovoltaïque dans les centrales électriques au sol centralisées. En 2024, la France prévoit de mettre aux enchères publiquement des projets de production d'énergie photovoltaïque centralisés au sol avec une échelle totale de 12,48 GW, ce qui est plusieurs fois supérieur à l'échelle d'enchères précédente. De 2020 à 2022, l’échelle des enchères des projets français centralisés de production d’énergie photovoltaïque au sol était de 1,26 GW, 2,64 GW et 1,66 GW respectivement.
A en juger par l'apport actuel du photovoltaïque à la production électrique française, la filière a encore un long chemin à parcourir dans le futur. Fin 2022, l'éolien et le solaire représentaient 13 % de la structure électrique française, ce qui est bien inférieur aux 63 % du nucléaire. En outre, la production d’énergie hydroélectrique et celle au gaz naturel représentaient respectivement 11 % et 10 %.
Recharge a proposé que la France ne puisse pas s'appuyer uniquement sur l'énergie nucléaire, que ce soit du point de vue de la sécurité énergétique ou de la neutralité carbone. En 2022, en raison du temps chaud et du manque d'eau de refroidissement pour l'énergie nucléaire, la production nucléaire française est tombée à son plus bas niveau depuis 33 ans. Pour favoriser le développement des énergies renouvelables, la France a également besoin de davantage d’investissements. Les données montrent que pour atteindre l'objectif d'installation de 2030, la France doit investir 66 milliards d'euros chaque année, et l'investissement actuel est loin d'être suffisant.
politique ou régression
Les inquiétudes du marché augmentent
Début janvier, la France a annoncé son intention de réviser sa facture énergétique et a rendu public le projet. Le nouveau projet de loi sur l'énergie actualise les objectifs de développement de l'énergie nucléaire, mais ne fixe pas de nouveaux objectifs de développement de l'énergie éolienne et photovoltaïque. Cela suscite l'inquiétude de l'opinion publique quant aux perspectives de développement futur de la filière photovoltaïque française.
Le gouvernement français estime que le nouveau projet de loi réaffirme son engagement en faveur du développement du nucléaire. À l’avenir, au moins 6 et jusqu’à 14 nouveaux réacteurs seront construits pour réaliser la transition vers une énergie propre et atteindre les objectifs climatiques. Cependant, certains critiques ont souligné : « Le nouveau projet de loi énergétique français constitue un pas en arrière. Afin de soutenir davantage l'énergie nucléaire, il ne fixera même pas d'autres objectifs en matière d'énergies renouvelables pour éviter que l'énergie éolienne et l'énergie solaire n'affectent le développement de l'énergie nucléaire. "
Anne Georgelin, présidente de l'Alliance française des énergies renouvelables, a déclaré que bien que le projet propose des efforts pour promouvoir le développement des énergies renouvelables, il ne fixe pas d'objectif de développement des énergies renouvelables, ce qui est « choquant ».
Arnaud Goss, avocat spécialiste du droit français de l'environnement, affirme sans ambages : « Si seulement les objectifs du nucléaire sont chiffrés, le marché et les entreprises pourraient donner la priorité au développement de ce domaine, et ne développer que l'éolien, le solaire et d'autres énergies renouvelables. champs s'il y a de la capacité disponible."
Cependant, un responsable du ministère français de la Transition énergétique a déclaré : « Il est faux de dire qu'aucun objectif en matière d'énergies renouvelables n'a été fixé. Des objectifs de développement des énergies renouvelables seront fixés à l'avenir. »
Le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, a également affirmé que la France accélérerait le déploiement des énergies renouvelables et formulerait également un plan de développement des énergies renouvelables à long terme et des objectifs connexes. L'industrie estime qu'il s'agit là de la réponse du gouvernement français au manque de considération des énergies renouvelables et à l'importance excessive accordée au nucléaire dans le nouveau projet de loi sur l'énergie.
Il est rapporté que le nouveau projet de loi énergétique sera soumis au cabinet français pour examen et décision ultérieurs. Pour l’instant, le gouvernement français n’a pas divulgué d’informations sur l’ajout d’objectifs en matière d’énergies renouvelables dans le nouveau projet de loi, et les inquiétudes du marché subsistent.